A quoi peut bien servir la connaissance de plusieurs langues puisqu'il existe une langue dite internationale qui s'appelle l'anglais ? On peut aussi se demander s'il est vraiment réaliste de viser le plurilinguisme lorsque l'on voit le temps et les efforts nécessaires pour apprendre ne serait-ce qu'une seule langue. Et pourtant...
L'approche intercompréhensive des langues part du constat que les langues sont interconnectées, parfois à un degré très important, et qu’il semble logique d’utiliser à fond ces plateformes communes comme support à leur enseignement. L’IC considère également que l’approche par compétences réceptives : compréhension écrite et orale, permet d’entrer en contact avec des langues plus confortablement et plus efficacement.
De quoi sera fait le monde de demain ? Bien malin qui saurait le dire. A l'Age de la société du savoir, le cadeau le plus précieux que l'on puisse offrir aux enfants et jeunes adultes d'aujourd'hui est bien sûr de leur apprendre à apprendre ! A quoi sert-il d'apprendre une langue si elle ne nous permet pas de répéter l'opération pour en apprendre d’autres ? A quoi sert-il de commencer l'apprentissage d'une langue étiquetée dès le départ "étrangère" alors qu'elle partage tant de choses avec notre langue maternelle ou d'autres langues déjà apprises ?
L'IC s'adapte à tout et à tous. C'est à nous professeurs de l'inventer, la réinventer au gré de nos besoins et de nos publics propres. Ce n'est pas une méthodologie, c'est une conception différente et généreuse de l'enseignement/apprentissage des langues. Généreuse à, au moins, deux niveaux :
-envers les apprenants d’abord, car non seulement le professeur offre les outils du savoir à ses élèves pour qu'ils s'affranchissent de son enseignement, mais aussi guide les apprenants de là où ils se trouvent, c'est-à-dire bien plus haut qu’on ne le suppose généralement. En effet, un débutant ne vient pas à son premier cours les mains vides. Il amène avec lui des bagages bien fournis de connaissances préalables, et c’est à nous, professeurs, de lui apprendre à défaire ses valises et utiliser à bon escient ce qu’il y a dedans.
-envers les autres langues ensuite, car elles non plus ne viennent pas les mains vides! Une langue n’est pas une entité isolée qui aurait évolué à l’abri de toutes les autres. Elle a des sœurs parfois jumelles, des cousines, des amies communes…et un réseau de relations tout aussi complexe que celui des humains. Ignorer « l’environnement social » d’une langue, c’est la vouer, à mon sens, à un isolement stérile et affaiblissant.
Apprendre à apprendre. Apprendre à ne pas avoir peur d’apprendre. C’est l’école de tous les possibles et de toutes les audaces. Il serait utopique de penser qu’on n’y est pas déjà…
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