Tuesday, April 6, 2010

L'intercompréhension en ASIE du Sud-Est continentale est-elle possible?

Birman - Arakanais - chan - Mon - siamois - lao - isarn - khmer ... Jusqu'à quel point ces langues sont-elles intercompréhensibles et pourraient-elles faire l'objet de cours de formation en intercompréhension, comme c'est le cas des langues apparentées romanes, germaniques et slaves, en Europe ?

Comment sensibiliser durablement les acteurs régionaux aux similarités linguistiques et culturelles si nombreuses de leurs voisins? L'intercompréhension ne pourrait-elle pas devenir un des moyens mis en œuvre pour renforcer les liens entre ces peuples si proches et pourtant si peu familiers avec les cultures transfrontalières?

La promotion de l'intercompréhension régionale dans les systèmes éducatifs et, peut-être pour commencer, auprès des personnels des instances décisionnaires de la région, permettrait de valoriser les langues nationales et locales, ainsi que celles des voisins, permettant ainsi un renouveau de l'enseignement de ces langues dans les universités nationales.

Quelques éléments d'intercompréhension

-Des écritures différentes mais construites sur le même modèle.
-Des langues différentes mais des traits culturels proches.
-Des familles de langue différentes, mais qui partagent:
une même langue savante: le sanskrit,
une même langue religieuse: le pali,
une même langue-substrat : le mon,
de nombreux emprunts aux unes et aux autres,
et qui, comme toute langue moderne, accueillent les mêmes mots "internationaux".


Des obstacles nombreux :

- Les langues des voisins peuvent être perçues comme des langues minoritaires (hors globalisation), donc peu dignes d'intérêt et peu valorisantes professionnellement et socialement.

- Les a priori interculturels sont encore très profondément ancrés. Les voisins sont encore perçus comme les ennemis d'hier dont il faut se méfier.

- Les études comparatives entre langues de la région, qu'elles soient d'origine internationale ou locale n'ont pas été aussi poussées qu'en Europe, continent qui s'intéresse d'une manière scientifique à ses propres langues depuis bien plus longtemps. La composition de documents pédagogiques prendrait un temps certain.

L'avenir

-Comme c'est le cas actuellement dans l'Union européenne, le manque de formateurs se ferait très vite sentir, empêchant un développement significatif de la formation des professeurs aux "techniques" intercompréhensives. (Le déficit étant à deux niveaux : manque de qualification des professeurs en général et manque de professeurs multilingues connaissant au moins deux langues régionales)

-Sans une volonté politique très forte, l'aventure intercompréhensive dans la région ne saurait naître, ni grandir.

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